23 juin 2022 – https://www.europe-israel.org/
« le logiciel corrige automatiquement les notes pour arriver à 98% de réussite »
Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste français, auteur de « La fabrique du crétin : vers l’apocalypse scolaire » (Editions L’Archipel), à propos de l’épreuve de philosophie du bac 2022.
Pourquoi l’Éducation nationale a-t-elle autorisé les dérives successives qui ont amené à l’apocalypse scolaire ? Quinze ans après La Fabrique du crétin (160 000 ex vendus), Jean-Paul Brighelli poursuit la réflexion et dresse un bilan alarmiste, sans langue de bois.
La mort programmée de l’école
L’École de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l’agonie. Elle accomplit aujourd’hui ce pour quoi on l’a programmée voici un demi-siècle : adaptée aux nécessités du marché, elle fabrique à la chaîne une masse de consommateurs semi-illettrés et satisfaits d’eux-mêmes.
Soucieuse d’élaborer enfin l’égalité promise par la République en nivelant par le bas, elle a réussi à détruire ce que la France avait mis deux cents ans à élaborer.
Plus de quinze ans après avoir prédit sa mort programmée, Jean-Paul Brighelli revient au chevet de l’École et la trouve plus mal en point que jamais. Collège unique, » pédagogisme « , méthode globale, regroupement familial, laïcité à géométrie variable… les causes sont nombreuses, et l’action de Jean-Michel Blanquer – dont il dresse aussi le bilan contrasté – n’a pu empêcher la déroute, surtout en temps de Covid.
Aujourd’hui, l’École est au pied du mur : elle sera » soit l’instrument d’une dissolution dans l’individualisme et le communautarisme, soit l’outil d’une résurrection « . Est-il trop tard pour réagir ?
Autre article sur le même sujet : Scandale autour de la notation au baccalauréat
25 juin 2022 – https://cerfia.fr/
Beaucoup de professeurs s’inquiètent à propos du scandale de la notation du baccalauréat. En effet, il semblerait que la bienveillance lors du Covid a été prolongée au point de devenir la nouvelle norme du bac.
Avec le temps, le taux de réussite du baccalauréat augmente. En 2020, 98,4 % des élèves ont été admis au bac général lors de la première année de l’épidémie de Covid-19. Aucune épreuve n’avait alors eu lieu. 97,5 % ont été reçus en 2021. Seul l’épreuve de philosophie et le grand oral avaient eu lieu. En comparaison, le taux de réussite en 2000 était de 79,9 % en filière générale.
Le week-end des 11 et 12 juin, des correcteurs d’épreuves ont affirmé avoir vu leurs notations rehaussées dans le logiciel de correction. L’éducation nationale a affirmé un “défaut de communication”. En effet, l’institution a reconnu une “harmonisation” qui avait eu lieu pour égaliser les notes de spécialité. Cependant, selon les correcteurs il ne s’agit pas d’une harmonisation.
Cette harmonisation date surtout de 2020, période durant laquelle la première pandémie avait eu lieu et le baccalauréat avait alors été intégralement en contrôle continu. Les notes différentes d’un lycée à un autre ont été harmonisés, de façon à maintenir certaines moyennes ou les augmenter. Cependant, cela devait rester exceptionnel et s’appliquer uniquement durant le contexte du Covid-19.
Or, cette notation fausse les résultats et augmente ainsi considérablement le taux de réussite. Les notations ne sont alors pas objectives et beaucoup d’irrégularités ont lieu.
Cette controverse intervient dans le même temps qu’une autre polémique. En effet, Sylvie Germain, écrivaine française a été menacée et harcelée sur internet. Un extrait de son roman “Jours de colère” avait été proposé au bac de français. Il a été jugé trop compliqué par certains élèves.
Colette : Ce n’est pas un scoop, il y a déjà plusieurs années que ces pratiques existent. Tirer la France vers le bas, pour ne pas stigmatiser, heurter, faire de différence, maltraité, ceux qui n’aiment pas le français et ne l’apprennent pas puisqu’ils n’aiment pas la France.
Mais ceux qui travaillent vraiment pour obtenir ce bac et continuer leurs études sont logés à la même enseigne. Bientôt on ne reconnaîtra plus la valeur du bac, donné trop facilement à tous, aux bons et aux autres. Même dans l’enseignement il n’y a plus de valeur. La France est en perdition.