Grenoble le 14 janvier 2001

ACTES 2:38-42
 » Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera…Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières « .

2 CORINTHIENS 4:16-18
 » C’est pourquoi, nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles « .

JACQUES 1:2
 » Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposées, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur : c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies « .

J’aimerais parler de la souffrance. Souvent, nous pensons qu’au nom de Jésus, tout ennemi doit partir. Toute maladie, légalement a été portée à la croix. C’est vrai que Jésus a vaincu à la croix toutes les adversités, toutes les oppositions. Nous savons qu’Il a pris sur Lui nos péchés et nos iniquités, qu’Il a vaincu, qu’Il nous a libérés de toutes les pressions négatives. En un mot, légalement, c’est vrai que Jésus nous a rendus libres, mais honnêtement, il faut reconnaître qu’il y a beaucoup de malades parmi nous, mais aussi beaucoup de chrétiens qui ont des problèmes sur le plan familial, professionnel, financier et dans le domaine des relations.

C’est loin d’être le paradis céleste sur terre. Donc, entre la légalité de la Bible et la réalité de chaque jour, il y a pour beaucoup de vies un grand décalage. Il faut être honnête et reconnaître que les inconvertis voient nos failles, nos erreurs, nos chutes, nos problèmes familiaux, nos démissions, nos trahisons, nos divisions, en un mot tout ce qui sort de nos caractères lorsque la tribulation ou la difficulté vient. C’est facile de proclamer, mais ce qui compte c’est ce que toi et moi, nous sommes et ce que nous vivons au fond de nous, dans notre famille, dans l’Église locale, dans le Corps de Christ et dans le monde.

La Bible parle de la souffrance. Elle ne l’a pas occultée comme parfois nous le faisons avec nos slogans tout faits. Elle en parle. Rappelez-vous Job et bien des hommes de Dieu. Le mot souffrance veut dire pression, pression sur notre vie. Ce qui compte, ce n’est pas la nature de la souffrance. Cela peut être une maladie, un voisin, la persécution, une opposition. Tout ce qui fait pression à l’intérieur est considéré comme souffrance.

La majorité des chrétiens refuse la souffrance et pense, par des méthodes de raccourcis, en courant ici ou là, en demandant de multiples impositions des mains, éviter cette vérité biblique. Mais Dieu ne bouge pas, sa Parole ne change pas. Apprenons à changer nos mentalités. Dieu dit :

 » Regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés… » sachant qu’il y a une cause et un effet recherchés par Dieu.

L’apôtre Paul dira encore  » Si vous souffrez avec Lui, vous règnerez avec Lui « . Cela veut dire que nous pouvons accepter la souffrance au travers des circonstances, en la traversant, en en triomphant. Mais nous pouvons la refuser, en levant le poing contre Dieu. Elle nous écrase alors et nous perdons l’effet positif de celle-ci. La Parole de Dieu dit  » Si nous souffrons avec Lui, nous régnerons avec Lui « . J’ai toujours pensé que cela voulait dire les tribulations, les persécutions. Mais la Parole de Dieu ne dit pas seulement les persécutions, pas seulement les oppositions, mais tout ce qui crée une pression sur notre vie, dans notre foyer, notre famille, notre relation fraternelle, notre travail, notre vie de chaque jour.

La souffrance engendre le règne. Le refus de la souffrance, comme une pédagogie de Dieu, supprime le règne dans l’éternité. Pas de souffrance, pas de règne. Souffrir dans la foi et la victoire prépare le règne. Ce n’est pas la nature de la souffrance qui compte, mais la longueur, l’intensité, notre réaction face à elle : amertume, incrédulité, fuite.

Ne pensons pas qu’avec un slogan vite fait, une prière vite faite, une autorité vite faite, tout se dégage. La réalité de la vie, l’honnêteté face à la Bible doit nous faire reconnaître que ce n’est pas toujours le cas, loin de là ! Je peux à ce moment accuser le diable. C’est peut-être possible que ce soit le diable ! Mais je rappelle que pour nous, notre Dieu n’est pas le diable. Le diable est une créature et Dieu est au-dessus de lui. Rien de ce qui nous arrive, même si c’est une légion de démons qui vient à l’assaut de ma vie et arrive à me toucher, ne se fait sans la permission de Dieu.

Si c’est de ma faute, c’est un avertissement parce que j’ai ouvert une porte. Mais si ce n’est pas immédiatement la faute d’un péché, c’est quand même une permission de Dieu. Vous devez l’accepter. Si je me rebelle, je me rebelle face à Dieu.


La Parole de Dieu dit  » Reconnais l’Éternel dans toutes tes voies « , les bonnes comme les mauvaises. Jacques dit  » Considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves… ». Frères et sœurs, faire croire aux gens et croire nous-mêmes que toujours tout sera enlevé à la moindre prière est une erreur.

Ce n’est pas vrai. Il y a une formation dans la carrière de ce monde. Dieu permet que vous et moi nous partagions parfois les mêmes problèmes que les autres, seulement le résultat est différent. Le monde n’a pas de solution. Pour nous, tantôt Dieu nous sort de là, par la victoire, dans l’exercice de notre foi ; tantôt Il nous fait passer par l’épreuve du feu comme les trois compagnons de Daniel, pour que nous soyons purifiés, blanchis, nettoyés.

La nouvelle naissance purifie nos cœurs. Nous avons nos cœurs purifiés par la foi dans le sang de Jésus. Mais, Dieu doit changer nos caractères et nos comportements conscients et inconscients. Par la foi dans le sang de Jésus et sa mort au calvaire, mon cœur est purifié dès ma conversion. Ma régénération purifie mon cœur. Mais nos comportements, nos attitudes, nos caractères ne changent pas comme cela. Dieu nous demande de demeurer dans notre salut, de persévérer dans notre salut afin que nous ne courions pas en vain.

Et si tu souffres par la transformation que Dieu veut faire dans ta vie, tu régneras. La vie chrétienne n’est pas un acquis, c’est un chemin et c’est seulement si je vais jusqu’au bout que je serai sauvé  » Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé « . Mon frère, ma sœur, si tu t’arrêtes en cours de route, malgré tes bonnes œuvres, tu seras perdu. C’est très important.

La nouvelle naissance purifie nos cœurs mais Dieu doit changer nos caractères et comportements. « Chaque cheveu de votre tête est compté  » a dit Jésus. Rien de ce qui nous arrive n’échappe au contrôle de Dieu. Même si c’est le diable qui me cogne, Dieu l’a permis. Pourquoi ?

Parce que j’ai besoin de changer dans mon caractère. Quels que soient vos charismes, vos résultats, vos dons spirituels, quel que soit votre punch, votre foi, vos réussites dans l’œuvre de Dieu et dans la vie, ces choses sont pour la terre et ne nous suivrons pas là haut.

Là haut, dans la Jérusalem céleste que Dieu prépare, dans le royaume éternel, l’échelle des valeurs, le critère de la distribution des places, le critère de la rétribution et de la fonction que vous aurez dans l’éternité, dans le Corps de Christ, sera le résultat de la nature d’amour Agapé que Dieu aura pu mettre en vous, pendant votre vie ici bas.

Là haut ce n’est pas la foi qui comptera, il y aura la vue ; ce n’est pas l’espérance qui comptera, on verra ; c’est l’amour. Mais pas l’amour humain, l’amour sentimental d’une mère pour son enfant ou d’un frère, mais l’amour Agapé. Cet amour est altruiste, non pas comme un devoir ou une obligation, mais c’est l’amour altruiste spontané qui sort des entrailles du cœur.

C’est son amour que Dieu veut développer en vous et en moi pendant notre pèlerinage ici bas. Là haut, tout ce que nous ferons, la source de ce que nous ferons, les motivations que nous aurons, les manières d’agir et de faire, nos relations dans l’éternité seront rejetés si leurs racines ne proviennent pas de l’amour éternel de Dieu. Si tu n’as pas laissé Dieu travailler ta vie, ne pense pas que tu seras forcément sauvé. Ce n’est pas vrai. C’est le diable qui nous fait croire cela pour nous endormir.

C’est une course, une course importante. Seule la place que tu auras accepté de donner à l’amour de Dieu, dans chaque recoin de ta vie, par ton renoncement, ton acceptation là où cela coûte, seul cet amour là te qualifiera dans ta fonction pour l’éternité. N’oublions jamais cela.

Dieu ne construit pas pour la terre. Sa seule motivation est de sauver les âmes. Cette terre passera au feu et disparaîtra. Dieu construit pour un royaume éternel qui ne finira pas. Dieu se permettra de nous faire passer par le feu, d’une façon parfois presque inhumaine parce que les souffrances du temps présent produiront pour nous un poids éternel de gloire.

Dieu n’est pas centré sur la vie sur la terre, Dieu est centré sur notre préparation pour l’éternité. Comprenons combien nous avons été séduits ! Combien de chrétiens ont été conduits dans l’erreur parce qu’ils s’attachent au matérialisme, à cette doctrine de la prospérité qui contente notre désir de convoitise et notre orgueil de la vie.

Nous sommes devenus matérialistes, nous ne pensons qu’à la terre, nous réussissons pour la terre. Mais lorsque l’on regarde, le caractère réel que parfois les circonstances de la vie révèlent, comme une éponge pressée, dans la vie de quelqu’un, on se rend compte que notre caractère chrétien est désespérément pauvre, faux, trompeur bien souvent et qu’il ne correspond pas à la réalité de l’amour de Dieu. Dieu permet des circonstances dans votre vie pour faire sortir ça, pour vous le révéler. Dieu le sait déjà, mais il vous le révèle.


De la même manière que Jésus, en tant qu’être humain, a dû passer par la souffrance pour être perfectionné, de la même façon acceptons, nous aussi, de passer par le même chemin. Alignons nos pensées, nos actions et nos raisonnements là dessus. Vous ne pourrez entrer dans la perfection éternelle sans regarder l’Éternel au travers des souffrances que vous allez rencontrer.

Cela peut être vos enfants, vos parents, votre conjoint, votre chef de service. Dieu permet la souffrance pour vous arracher de cette mentalité matérialiste, terrestre et pour vous donner, en vous attirant ainsi à Lui dans la souffrance, la vision céleste, pour vous attacher à Lui dans l’éternité.

Beaucoup de chrétiens sont préoccupés des avantages matériels et réussites dans le monde alors que Dieu prépare tout pour l’éternité. La Parole de Dieu nous invite à marcher les yeux fixés sur Jésus, mais nous voyons beaucoup de chrétiens qui sont fixés sur le matériel, la réussite, les aises. Ce sur quoi tu te fixes, ce que tu regardes, tu le deviens. Si, nous marchons le regard fixé sur le matérialisme, nous devenons un homme ou une femme qui pourra réussir parce que Dieu nous donnera ce que nous voulons, mais nous aurons raté l’éternité et rien ne nous garantit que nous serons dans le salut.

Les souffrances nous libèrent de notre égocentrisme et permettent à Dieu de nous transformer. Sans le brisement accepté, non pas supporté avec amertume, colère, en projetant sur les frères et sœurs ou sur Dieu, je n’aurai jamais d’intimité profonde avec le Père Céleste.

Dieu ne peut rien faire avec ceux ne qui sont pas brisés. Ils ne posent que des problèmes dans les églises. Dieu ne demande pas que l’on travaille pour Lui, Il veut, Lui, travailler au travers de nous. Sans le brisement, je n’aurai jamais d’intimité profonde avec le Père Céleste. Nous vivons dans une génération qui n’aime pas souffrir, qui refuse la souffrance, qui refuse les contraintes et les contrariétés, « … ayant l’apparence de la piété mais refusant ce qui en fait la force « .

Il y a énormément de chrétiens superficiels. Ils chantent, ils prient, ils louent, mais le cœur n’y est pas, la profondeur n’y est pas. On connaît beaucoup de choses intellectuellement, mais on n’a pas cette intimité profonde avec Dieu. On ressent quand quelqu’un vit dans l’intimité avec Dieu. C’est incontournable. Dieu ne fait pas de nous des superficiels, Dieu veut faire de nous des enfants d’adoption. Nous avons été adoptés et Dieu nous prépare pour régner avec Lui.

Beaucoup d’entre nous ont été séduits ; le Corps de Christ a été séduit ; des pasteurs ont été séduits. Il n’y a qu’à regarder les livres qui sont écrits. La grande séduction est la réussite, la libération légale des conséquences du péché, croire que tout chrétien n’aura plus de problème, ni souffrance. Alors, que la véritable vie, c’est de les affronter, en restant intérieurement dans la persévérance de la foi.

Une chenille pour devenir papillon doit grignoter le cocon et avec des efforts faire craquer le cocon pour sortir. Si vous aidez un papillon à sortir du cocon, vous en faites un bâtard. Ses ailes n’auront pas la force que l’effort d’entrer dans la vie lui aurait donnée et le premier animal qui passe le mange.

De la même façon, si vous aidez un poussin à sortir de sa coquille, il n’aura pas la force d’affronter la vie et sera mangé rapidement. Notre bonté d’âme, notre sentimentalité humaniste, notre amour qui est en réalité de la faiblesse, servent parfois à faire des bâtards.

Nous aidons beaucoup trop les gens et nous en faisons des bâtards au lieu de leur apprendre la notion de la souffrance, à affronter la vie pour que leurs membres spirituels se développent et qu’ils deviennent forts de caractère. C’est une erreur tragique.

Parfois les parents ont trop facilité la vie de leurs enfants qui deviennent des jeunes gens, des hommes, des femmes, sans profondeur, sans caractère fort, avec une mentalité d’assisté. On leur doit tout, ils réclament tout et ils méprisent les autres. Le drame est qu’ils ne s’en rendent même pas compte. Dieu veut redresser cela.

Acceptons la souffrance en renonçant aux choses de la vie qui prennent la place ou empêchent notre consécration totale à Dieu. La nature de péché est encore là. Certes, elle a été crucifiée, mais nous devons la maîtriser, la juguler dans la foi. Cela veut dire que nous avons des tentations  » La chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit « . Il en sera ainsi toute notre vie.

La souffrance est d’accepter de renoncer à des loisirs pour visiter quelqu’un de malade, un orphelin, une veuve, quelqu’un qui est seul. Cela s’appelle crucifier sa chair par amour pour Christ et exprimer cet amour à un frère ou une sœur. Combien d’entre vous ont fait une visite à l’hôpital récemment ?

Être chrétien, c’est apprendre à renoncer, c’est un engagement total envers Dieu. Notre vie ne nous appartient plus. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons plus avoir de loisir. Mais, tout doit être fait pour la gloire de Dieu. Cela coûte. Cela coûte d’aider quelqu’un. Se charger de sa croix, c’est renoncer volontairement à des choses que j’aimerais faire pour faire quelque chose que Dieu me demande à la place.

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