1er mars 2024

La France est le premier pays à inscrire explicitement la «liberté garantie» à l’avortement dans sa Constitution. (La France n’est pas à proprement parler une «pionnière» en la matière. La première inscription date de la Constitution yougoslave, en 1974. Cependant, comme le note l’Express, la formulation est vague puisqu’elle garantit «un droit humain de décider librement de la naissance de ses enfants». Ces dernières années, l’accès à l’IVG a été durci dans certains pays de l’ex-Yougoslavie comme la Slovaquie, par exemple. )

« La Constitution est un acte fondateur par lequel une société se constitue une identité et décide de l’ordre sociétal voulu ». Et bien ce n’est pas cet ordre sociétal que je veux pour mon pays, mais les citoyens n’ont pas le droit de donner leur avis. Dommage !

Depuis l’assassinat d’un roi le 21 janvier 1793, la France sombre toujours plus bas dans les abominations. Ces abominations sont entrées au gouvernement. Les lois ou des décrets ou des recommandations iniques votés ou acceptés :

  • prolonger le nombre de semaines pour l’IVG,
  • le mariage pour tous,
  • l’adoption d’enfants par des couples de même sexe, (PMA – GPA)
  • le changement de genre pour les enfants,
  • l’adoption des transgenres dans les écoles pour lire des histoires LGBT aux petits
  • le droit de mourir dans la dignité, bientôt changé en euthanasie
  • Et pour aller plus loin, inscrire l’IVG dans la Constitution alors qu’il y avait des lois qui donnaient ces droits aux femmes, en osant dire qu’on écrit une nouvelle page pour la liberté des femmes on supprime la liberté aux autres de dire qu’ils sont contre avorter une femme mais pour le droit à la vie.
  • ETC……

Le 15 janvier 1975, la loi Veil consacrait l’Interruption volontaire de grossesse comme l’ultime recours pour des situations sans issue. L’exception devait être le principe. La situation de détresse, le critère.

Dans un discours solennel, Madame Simone VEIL prévenait déjà de l’importance de ne pas perdre de vue le « caractère d’exception » de ce recours afin d’éviter que la société ne « paraisse l’encourager » et s’engage, autant que possible, à en dissuader la pratique.

Rassurante, la ministre concluait son discours sur la confiance que nous devions aux futures générations pour « conserver à la vie sa valeur suprême ».

50 ans plus tard, les deux chambres du parlement, réunies en Congrès, inscrivent la liberté des femmes de recourir à l’IVG tout en haut de la hiérarchie des normes.

La liberté garantie devient le principe. La situation de détresse a été évacuée de la loi. D’une disposition de dépénalisation et d’une mesure d’exception, nous glissons vers un droit constitutionnel.

Attaché au caractère sacré de la vie dès son commencement, mais conscient de vivre dans une société sécularisée, pluraliste, les évangéliques de France s’inquiètent des risques que porte cette constitutionnalisation.

Par « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à l’IVG, il est à craindre de voir fragilisé le droit des personnels soignants à l’objection de conscience. A craindre aussi que la liberté d’expression, ainsi que la liberté d’opinion ne soient aussi érodées.

Résolument du côté des femmes en situation de fragilité, et particulièrement conscients avec Madame Simone VEIL que l’avortement est toujours « un échec quand il n’est pas un drame », les protestants évangéliques de France appellent le gouvernement à veiller à offrir aux femmes qui le souhaiteraient la liberté et les moyens de garder ou de confier leur enfant.

Pour celles-ci et pour celles qui feraient un autre choix, nos communautés veulent rester des lieux d’accueil qui manifestent l’amour, la grâce et la vie que porte l’Évangile de Jésus-Christ.

Si de nombreuses voix se sont réjouies de cette décision, des voix pro-vie s’expriment aussi, notamment issues du catholicisme et de la petite minorité évangélique du pays (qui représente environ 1 % de la population). Un groupe d’environ 2 500 manifestants, ralliés par les organisateurs de la Marche pour la Vie, s’était rassemblé à Versailles lundi, alors que les députés arrivaient pour le vote.

Je pense qu’il est très important de constater que de nombreux Français ne sont pas d’accord avec l’inscription de l’avortement dans la Constitution », déclarait Nicolas Tardy-Joubert, président de Marche pour la Vie.

« Cette [manifestation] est essentielle pour montrer qu’il existe une autre façon d’envisager la vie publique dans notre pays. […] Nous devons protéger la vie, et pas introduire dans notre constitution une liberté garantie de pouvoir tuer quelqu’un. »

Il souligne cependant que, si cette journée a été marquée par la tristesse, « elle devrait également être porteuse d’espoir, parce que nous devons réveiller les consciences et soigner les blessures […] Il s’agit d’un processus à long terme. »

Mais aujourd’hui, note la déclaration du CNEF, « la liberté garantie devient le principe. La situation de détresse a été évacuée de la loi. »

Ce vote est aussi un vrai recul éthique. Marjorie Legendre membre de la Commission d’éthique protestante évangélique (CEPE), dit ceci :

« J’ai l’impression qu’on met tellement en avant le droit des femmes qu’on oublie le droit de l’enfant à naître. Mais qui est le plus faible dans l’histoire ? Le chrétien est appelé à prendre la défense du plus faible. Je ne dis pas qu’il faut opposer le droit de la femme, qui peut elle aussi être en situation de fragilité, et le droit de l’enfant à naître, mais là il y a une disproportion au profit uniquement du droit de la femme. »

Marjorie Legendre estime que les églises ont un rôle à jouer dans la lutte contre une « culture de la mort » en s’exprimant de manière prophétique en faveur d’une « culture de la vie ». Selon elle, cela se fera « dans l’enseignement des jeunes, dans l’enseignement des adultes qui ont des parents vieillissants, etc. Il y a de la marge de manœuvre dans nos communautés à ce niveau-là. Et, en ce sens nous pouvons être des modèles et des témoins au sein de la société de la “culture de la vie”. »

Elle ajoute : « Nous avons toutes les raisons d’avoir une “culture de la vie” : nous adorons le Dieu vivant, le Dieu de la vie, le Christ ressuscité ! Nous avons toutes les raisons de célébrer la vie, de savourer la vie, de respecter la vie : à nous d’être des modèles et des témoins de la vie, du commencement à son terme. »

Lundi 4 mars 2024 est un jour de ténèbres sur notre pays en suite directe du 21 janvier 1793, prions notre Dieu et Seigneur de ne pas en payer trop durement les dividendes.

Après cette triste nouvelle, nous attendons celle sur le droit de mourir dans la dignité qui risque d’être une loi euthanasie. Pauvre France, pleurons et prions pour elle et pour l’Église de Christ.