30 et 31 mars 2023 – https://www.evangeliques.info/ – et sites du Sénat et commission éthique chrétien
Consciente des nombreux décès vécus dans la détresse, la Commission d’éthique protestante évangélique (CEPE) encourage les chrétiens à se confier au Christ dans la vie comme dans la mort, et invite les forts à s’occuper des faibles.
A quelques jours de la date prévue pour le vote du document final au sein de la Convention citoyenne sur la fin de vie, la Commission d’éthique protestante évangélique (CEPE) a communiqué sa position sur le sujet. Le texte voté par les 184 participants, qui devrait aboutir le 2 avril, sera quant à lui transmis au gouvernement et pourrait entraîner une évolution de la loi quant à l’aide active à mourir.
Quelques chiffres issus de la Convention citoyenne dernièrement: 72% des participants ont voté «oui» à la légalisation du suicide assisté, 66% se sont prononcés en faveur de l’euthanasie, et 56% pour que l’accès au suicide assisté et à l’euthanasie soit ouvert aux mineurs.
Les signataires de la CEPE évaluent dans un premier temps la manière
«insatisfaisante» dont la mort est généralement vécue dans le pays, «le plus souvent à l’hôpital, hors du cadre familier de la personne, et fréquemment dans une certaine solitude».
Soulignant l’insuffisance du nombre d’unités de soins palliatifs pourtant prévues par la loi sur le territoire, ils se montrent également conscients des peurs liées à une telle anticipation. Pour la CEPE, «la société et l’Eglise doivent chercher à y répondre».
Une éthique évangélique qui sert les plus faibles
«C’est d’être accompagné qui donne la force de vivre et c’est l’abandon qui tue le désir de vivre».
De plus, une vie dépendante est tout aussi digne d’être vécue qu’une vie autonome, selon l’association.
D’un point de vue chrétien,
«la foi évangélique nous invite, plutôt que de se lancer dans une quête angoissée d’un contrôle sur notre vie et notre mort, à un abandon confiant au Christ dans la vie comme dans la mort»,
encourage-t-elle.
«L’éthique évangélique nous appelle aussi à porter une attention particulière aux faibles et à rappeler aux forts leur responsabilité de ne pas user de leur pouvoir pour dominer, mais pour servir.»
Les signataires engagent ainsi les chrétiens, «avec toute personne de bonne volonté», à accompagner les personnes, les familles et les soignants en souffrance. «Cette présence à l’autre souffrant s’impose à nous. L’Évangile nous le rappelle dans le jardin de Gethsémané où Jésus lui-même n’a pas été épargné par l’angoisse de sa mort prochaine, et où l’absence de ses disciples s’est faite cruellement sentir», mesure la Commission.
Rapport du 29 mars 2023 : Évaluation de la loi sur la fin de vie: le rapport contrasté de la mission parlementaire
La mission parlementaire chargée d’évaluer la loi Claeys-Leonetti a rendu son rapport le 29 mars. Cette législation est plutôt pertinente en elle-même selon le texte, mais il relève beaucoup de problèmes dans son application.
Le rapport précise que la loi Claeys-Leonetti «répond à la grande majorité des situations de fin de vie». Cependant, les signataires y exposent nombre d’insuffisances.
L’accès «insatisfaisant» aux unités palliatives clairsemées, la pratique quasi-nulle de la sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPCJD), l’image négative dont souffrent les soins palliatifs qui ne suscitent guère de vocations ou encore la désinformation de la population quant aux directives anticipées…
Les parlementaires déclarent approuver de façon générale le cadre législatif, mais inventorient nombre de carences quant à sa concrétisation. Cette mission n’était pas liée à la convention citoyenne sur la fin de vie en cours jusqu’au dimanche 2 avril, d’après le gouvernement.
«Il convient de rappeler que le cadre législatif actuel n’apporte pas de réponses à toutes les situations de fin de vie, en particulier lorsque le pronostic vital n’est pas engagé à court terme», poursuit le texte.
Olivier Falorni a dirigé durant deux mois et demi la mission, composée de 19 députés issus des dix groupes de l’Assemblée nationale. Le choix du député Modem-Indépendants en novembre 2022 à la direction des auditions avait par ailleurs été décrié dans certains milieux chrétiens, à cause de ses positions affichées en faveur du suicide assisté et de l’euthanasie.
La sédation profonde et continue sème le doute
Les parlementaires estiment dans le document qu’il manquerait aujourd’hui «plus de 100 médecins dans les structures de soins palliatifs existantes».
Au sein de ces structures, 0,9% des sédations pratiquées seraient des SPCJD. Celles-ci permettent à un patient de ne plus sentir la douleur quand la décision est prise d’arrêter l’alimentation et l’hydratation artificielle.
L’accès au midazolam obligatoire est très difficile, et aussi, les soignants doutent. Le moment où il faudrait commencer ce processus, le risque qu’un patient se réveille ou qu’il garde conscience de façon imperceptible les interrogent.
D’autre part, «cette pratique requiert des conditions de présence et de surveillance particulièrement exigeantes».
Enfin, l’attente des proches dans ces circonstances est également très difficile.
Une telle vérification n’avait pas été entreprise depuis l’entrée en vigueur de la loi Claeys-Leonetti il y a 7 ans. Les parlementaires ont ainsi rencontré 90 acteurs divers (soignants, juristes, intellectuels, associations, patients, etc) au cours de 31 consultations.
Colette : Lire le rapport de la commission parlementaire : https://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20230327/soci.html ainsi que le rapport de vivre en chrétien aujourd’hui : http://commission-ethique.com/la-fin-de-vie