14 novembre 2022 – https://www.la-croix.com/ – Pascal Charrier, le 02/11/2022

Les signalements de dérives sectaires ont augmenté de 33,6 % en 2021 par apport à l’année 2020, selon le rapport annuel de la Miviludes, qui a été publié jeudi 3 novembre. Des assises des dérives sectaires et du complotisme devraient se tenir au premier trimestre 2023, a annoncé le gouvernement, et la création d’un numéro Vert est à l’étude.

L’augmentation est de près de 50 % par rapport à 2015.

Au total, 4 020 signalements ont été enregistrés en 2021 et 20 ont été transmis à la justice. « Ce n’est sans doute que la partie émergée de l’iceberg », commente Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la citoyenneté, dont dépend l’organisme rattaché au ministère de l’intérieur.

L’augmentation statistique se double d’une évolution de forme. Au-delà de la permanence des habituelles « multinationales de la spiritualité », à l’image de la scientologie et des Témoins de Jéhovah, la Miviludes souligne la multiplication de « petites structures » présentes dans le domaine de la santé, du bien-être et de l’alimentation.

Le rapport décrit un phénomène « à l’état gazeux », avec des groupes qui apparaissent et disparaissent. Enfin, « la mouvance chrétienne au sens large » représente 293 saisines, dont 106 sur le catholicisme et 168 sur le protestantisme.

Le champ de la santé représente à lui seul 20 % des cas, soit 744 dossiers, dont 520 relèvent des thérapies non conventionnelles. C’est un sujet d’inquiétude, en raison du « danger majeur » que cela représente en termes de santé publique.

« Quand vous avez un cancer et que l’on vous dit qu’il faut arrêter la chimiothérapie et qu’on vous vend des jus de légumes à la place, cela peut avoir des conséquences très graves », rappelle Sonia Backès.

Le rapport évoque notamment Thierry Casasnovas, qualifié de « dérapeute », contraction de dérapage et de thérapeute. Cet homme, qui se présente comme étant « naturopathe, adepte du jeûne et du régime alimentaire cru », a fait l’objet de 54 saisines auprès de la Miviludes. Pour cette dernière, il exercerait une « emprise mentale » qui est de « nature à favoriser une dérive sectaire ».

Les rapporteurs font également état de la multiplication des « gourous 2.0 » sur les réseaux sociaux, qui touchent en particulier les plus jeunes. Leurs activités sont à mettre en perspective avec le développement de thèses complotistes, qui entretiennent un « lien clair » avec les phénomènes sectaires et en sont une « porte d’entrée ». « Cela crée un terreau favorable », résume Sonia Backès, qui s’alarme de « la vulnérabilité des Français » face à ces thèses, notamment parmi la jeunesse : « Il y a tout un travail à faire en amont sur la formation à l’esprit critique. »

La secrétaire d’État prévoit de tenir au premier trimestre 2023 les premières assises des dérives sectaires et du complotisme, qui réuniront associations de victimes, services de l’État concernés et experts. « L’idée n’est pas juste de parler, mais qu’il en sorte un plan d’action pour faire évoluer nos réponses, assure-t-elle. On veut voir quels sont les outils qui nous manquent. » La création d’un numéro Vert pour recueillir les signalements est envisagée et des évolutions législatives ne sont pas exclues.

Colette : Qu’appelle t’ont des dérives sectaires ?

Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.

Le dispositif juridique français s’appuie sur la base de ces critères :

  • la déstabilisation mentale
  • le caractère exorbitant des exigences financières,
  • la rupture avec l’environnement d’origine,
  • l’existence d’atteintes à l’intégrité physique,
  • l’embrigadement des enfants,
  • le discours antisocial,
  • les troubles à l’ordre public
  • l’importance des démêlés judiciaires,
  • l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels,
  • les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.

Et à tout ça ils ont rajouté le complotisme. Définition :

Le complotisme est un terme qui désigne une façon de penser liée à la théorie du complot, c’est à dire à la pensée que des complots seraient orchestrés par les plus hautes instances pour imposer un mode de vie.

Je sais qu’ils n’ont pas tord sur Thierry Casasnovas, ni sur les gourous qui circulent sur le net, mais prenons garde, soyons vigilants qu’il ne mettent pas toutes les croyances et tous les croyants dans la catégorie dérives sectaires et complotisme, car vous ne pensez pas comme eux et qu’ils ne croient pas au Dieu auquel nous croyons.

Ce Thierry Casasnovas c’est dit un jour « chrétien évangélique », il leur sera facile de faire l’amalgame dans leurs réunions.