Colette : Beaucoup d’entre vous n’ont peut être jamais lu ou entendu parler de la Didachè, ce recueil dont on dit qu’il est l’enseignement des apôtres de l’église primitive, donnant des directives à l’Église de l’époque, eux qui étaient itinérants à cette époque, ont dû donner une ligne à suivre pour les églises : la Didachè. Il n’y avait pas encore d’évangiles écrits, ni de lettres apostoliques circulant dans toutes les églises. Car dans la vie de l’église il commençait déjà à y avoir des désordres.
Il y a des passages qui peuvent nous surprendre, où qui peuvent nous poser question à nous évangéliques, mais je pense que chaque chrétien doit au moins en avoir connaissance et se faire une opinion propre.
L’étude vous sera présentée en 3 parties
– 1ère partie : qu’est-ce que la Didachè ?
– 2ème partie : chapitre 1 au chapitre 7
– 3ème partie : chapitre 8 au chapitre 16
I. La découverte de la Didachè
La Didaché est divisé en 16 chapitres qui contiennent entre 2 et 12 articles
La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de notre ère. Elle a été de bonne heure l’objet d’une grande vénération, à tel point que pendant un temps on la lisait, avec les Épîtres, aux cultes de la primitive Église.
Les Pères de l’Église (Saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Athanase, Origène, etc…) l’ont très fréquemment citée, ainsi que Eusèbe, l’auteur de l’Histoire ecclésiastique. Enfin elle fut traduite en latin et en arabe.
Soudainement elle disparut et, pendant des siècles, on n’avait pas de raison d’espérer la retrouver, lorsque M. Philothée Bryennios, patriarche de Nicomédie, alors qu’il était évêque de Cérès (Macédoine) et doyen de l’École du Phanar, à Constantinople, en découvrit le manuscrit, vers 1873, dans la Bibliothèque du Saint-Sépulcre – laquelle se trouve dans le palais du Phanar, bien qu’appartenant au patriarcat de Jérusalem.
Le manuscrit retrouvé, d’une belle écriture cursive, a été copié à Jérusalem en 1056, par « Léon, scribe et pécheur ». M. Bryennios en a donné, en 1883, une édition très remarquable, avec introduction et commentaires. La découverte a eu un retentissement énorme.
Par la suite, et jusqu’à ces derniers temps, il a paru sur la Didachè un nombre considérable d’études, dont beaucoup sont accompagnées de traductions.
Ce qui fait le grand intérêt de la Didachè, c’est qu’elle est le premier document extra-canonique du christianisme primitif, pratiquement contemporain des livres qui composent le Nouveau Testament. Selon les historiens qui ont cherché à fixer la date de sa rédaction, celle-ci se situerait entre les points extrêmes de 70 et 150.
Le mot grec Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine. Le manuscrit retrouvé est intitulé : Enseignement des douze Apôtres. En dehors de cette indication du titre, les douze apôtres ne sont jamais mentionnés dans le texte lui-même. Cela fait supposer que ce titre est dû à un copiste.
Emile Besson.
II. Aperçu sur le contenu de la Didachè
Vient d’abord le double titre.
Ensuite, on a pu diviser le texte en seize chapitres.
1. Les deux voies (6 chapitres)
Voici la toute première phrase :
- Il y a deux chemins, un de la vie et un de la mort. L’écart est grand entre ces deux chemins.
Les six premiers chapitres développent cette introduction. On les appelle communément le les deux voies.
Le développement consacré au « chemin de la vie » est long : 4 chapitres. Au contraire, celui qui parle du « chemin de la mort » est très bref : le seul chapitre 5. Le chapitre 6 est la conclusion de la double voie. En voici le début :
- Veille à ce que nul ne te détourne de cette voie de la Didachè, car celui-là te propose un enseignement étranger à Dieu.
2. Instructions diverses (7-11, 2)
Instruction sur le rite du baptême : « Baptisez ainsi » (ch.7)
Instructions sur les jeûnes hebdomadaires : il est demandé de se différencier des Juifs (8, 1)
et sur la prière quotidienne le Pater qui est cité (8, 2-3)
Instruction sur l’Eucharistie : des prières, très belles, formules de bénédiction sont citées (9 et 10)
Mise en garde contre des instructions contraires (11, 1-2)Si quelqu’un donc se présente à vous avec des instructions conformes à tout ce qui vient d’être dit, recevez-le, mais si celui-là même qui enseigne est perverti et propose d’autres instructions dans le but de démolir, ne lui prêtez pas attention ; enseigne-t-il au contraire en vue d’accroître la justice et la connaissance du Seigneur, recevez-le comme le Seigneur.
3. Nouvelles instructions
Relatives surtout à l’organisation des communautés :
Conduite à tenir à l’égard des apôtres (11, 3-6) et des prophètes (11, 7-12)
Les devoirs de l’hospitalité (12, 1 – 13, 2)
L’offrande des prémices aux prophètes (13, 3-7)
La syntaxe dominicale (14, 1-3)
Le choix des évêques et des diacres (15, 1-2)
La correction fraternelle (15,
La prière, l’aumône et les autres pratiques (15, 4)
4. Conclusion : « Veillez » (16, 1-8)
L’attente du retour du Seigneur.
Conclusion : importance de la Didachè
La Didachè est un écrit judéo-chrétien destiné à la catéchèse primitive. Elle suppose un ministère apostolique encore itinérant. Bien que l’écrit soit modeste et sans prétention, sa valeur historique est grande. Il est un témoin de l’Église primitive. Il nous renseigne sur la vie chrétienne, sur l’organisation des Églises, sur la liturgie du baptême et de l’eucharistie, sur l’enseignement catéchétique que recevaient les chrétiens du premier siècle.
Que penser de la date proposée par le Père Audet dont nous avons suivi la pensée ? Est-ce vraiment entre 50 et 70 que la Didachè fut rédigée ? Voici, dans une importante recension de l’ouvrage du Père Audet, la réponse du Père P. Benoît :
« Que penser, en définitive, de cette thèse hardie ? Là est le point le plus délicat, encore que je ne parvienne pas à me convaincre qu’une date si haute soit vraiment impossible. A tout le moins devra-t-on reconnaître qu’après la démonstration habile et bien charpentée du P. Audet, il n’est guère facile de faire dépasser à la Didachè l’horizon du 1er siècle. C’est déjà beaucoup. La critique a plus d’une fois tenu cette position, mais jamais avec tant de force dans la preuve, de conséquence dans l’exploitation.
Après un effort si largement réussi, on reprend volontiers en main avec une joie renouvelée par la confiance, ce vieux petit livret, souvent décrié et méconnu, qui a tout de même bien des choses à nous dire ».
En effet, la Didachè est un texte grec dont la datation fait débat, mais qui renvoie globalement au début du deuxième siècle de notre ère.
Il est en général assez peu connu en dehors du monde des universitaires ou des ecclésiastiques, mais a pourtant eu une importance considérable au début de l’ère chrétienne. Ce n’est pas un texte canonique, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, mais il l’a pourtant été au début de l’ère chrétienne : fréquemment lu dans les assemblées au même titre que les épîtres de Paul, cité avec grande révérence par les Pères de l’Église.
La « Doctrine des douze apôtres » — ou « Didachè » — est le plus ancien texte chrétien en dehors du Nouveau Testament ; contemporaine de celui-ci, elle est l’un des textes les plus suggestifs de l’Antiquité chrétienne. Ce manuel catéchétique, liturgique et disciplinaire, qui remonte à l’Église primitive, occupe une place intermédiaire entre le Nouveau Testament et les Pères apostoliques.
La « Didachè » apporte en effet des lumières exceptionnelles sur les problèmes posés par la vie des premières Églises. ( Cathéchèse : enseignement oral de la religion chrétienne)
La « Didachè » apparaît comme un recueil de traditions différentes, qui ont été rassemblées à une certaine époque par un auteur anonyme qu’il est impossible d’identifier.
Celui-ci s’adresse avec une autorité réelle ou supposée à un ensemble de fidèles qui proviennent vraisemblablement du paganisme ; mais son enseignement est principalement fondé sur la tradition judéo-chrétienne, à laquelle il emprunte l’essentiel de sa doctrine.
A suivre 2ème partie : Chapitre 1 au chapitre 7