26 juin 2024 – Par Michel Janvahttps://lesalonbeige.fr/

Le 24 avril 2024, le Parlement européen a approuvé un nouveau règlement sur les normes de qualité et de sécurité des substances d’origine humaine destinées à une application humaine. Le 27 mai suivant, le Conseil européen a adopté ce règlement.

Dans ce dernier, on peut lire :

“Le présent règlement devrait s’appliquer au sang et aux composants sanguins, […] ainsi qu’aux tissus et cellules, y compris les cellules souches hématopoïétiques provenant du sang périphérique, du sang du cordon ombilical ou de la moelle osseuse, les cellules et tissus reproducteurs, les embryons, les tissus et cellules fœtaux et les cellules souches adultes et embryonnaires, tels que régis par la directive 2004/23/CE” (p. 7).

Deux aspects de ce passage sont essentiels. Le premier : il est explicitement indiqué que l’utilisation de cellules souches embryonnaires est licite. Mais cela implique la mort des embryons et est contraire à l’article 18, paragraphe 1, de la convention d’Oviedo, qui stipule :

“Lorsque la recherche sur les embryons in vitro est autorisée par la loi, celle-ci doit assurer une protection adéquate de l’embryon”.

Deuxième aspect critique : dans le règlement, les embryons sont assimilés à des cellules et à des tissus. Or, l’embryon, bien que composé de cellules au même titre que l’être humain adulte, est un organisme appartenant à l’espèce homo sapiens sapiens, et donc un être humain à part entière. Le zygote – la première cellule issue de la rencontre des gamètes mâle et femelle – est déjà un être humain.

Pour vérifier que le zygote est un organisme humain, il faut d’abord donner la définition de l’organisme : si le zygote possède toutes les caractéristiques présentes dans cette définition, alors il peut porter le titre d’”organisme”.

L’organisme est une individualité – un être ontologiquement unitaire – composée de plusieurs parties, coordonnées et intégrées les unes aux autres, dotée d’une identité génotypique et phénotypique exclusive et hautement spécialisée et de fonctions propres qui génèrent une autonomie biologique.

L’organisme, d’un point de vue biologique et physiologique, n’appartient à rien, c’est une entité indépendante. L’appartenance à laquelle nous faisons référence n’est pas seulement génétique – toutes les cellules d’un organisme ont le même jeu de chromosomes – mais aussi fonctionnelle.

Toutes les cellules maternelles travaillent à la survie de la mère et, si elle est enceinte, à la naissance de l’enfant ; la cellule du zygote, en revanche, travaille pour elle-même, pour sa propre survie. En bref, nous voyons une fonctionnalité du zygote qui est essentiellement différente de la fonctionnalité des cellules, tissus et organes de la mère, une fonctionnalité exquise et autonome. D’où sa distinction et donc son indépendance par rapport aux autres cellules. Deuxièmement, ses fonctions sont gérées par son propre génome, et non par celui de la mère. Le zygote est donc autonome. Il est le chef d’orchestre.

On peut donc dire que le zygote est un organisme complet (avec de l’ADN humain) parce qu’il ne fait pas partie d’un ensemble plus vaste, à savoir l’organisme de la mère, ni au sens génétique, ni au sens morphologique, ni au sens fonctionnel. Il s’agit d’une entité organique à part entière, distincte des autres entités biologiques et donc autonome.

On en conclut que le zygote, bien que composé d’une seule cellule, peut revendiquer une identité individuelle propre, différente de celle prévisible en faveur de toute autre cellule de l’organisme hôte, identité propre à un organisme humain. Le zygote est déjà pleinement un être humain, en acte et non en puissance.

C’est pour toutes ces raisons que classer l’embryon comme n’importe quelle cellule ou n’importe quel tissu, comme le Parlement européen et le Conseil européen ont eu le courage de l’affirmer, est un blasphème d’un point de vue biologique et donc scientifique.